Seignelay, son histoire

Seignelay, son histoire

Mémoire historique: ville de Seignelay (par Courtépée 1848)

Description du duché de Bourgogne, par Courtépée 1848, tome IV 

Seignelay 

Sigliniacum, Siliuniacum, Soligniacum, paroisse vocable Saint Martial, patronage à l'abbé Saint Germain, auquel il fut donné par l'évêque Héribert en 971, avec Perrigny, Venoy, Irancy, Econ, Praiy, Diges, Boine Airy, le faubourg de Saint Loup d'Auxerre et Mousier (le Beuf, tome 2, page 227) Archiprêtre de Saint Bris. C'était jadis la succursale d'Airy. En 864, ce n'était qu'une métairie, mansus unus in Slinniaco. La tour de l'église est remarquable et paraît être du XVe siècle. Hôpital ou plutôt Charité, gouvernée par deux sœurs, l'une pour les malades, l'autre pour les écoles, fondé par le ministre J.B. Colbert. Chapelle castrale, vocable Notre Dame, desservie par quatre chapelains qui font l'office public les dimanches et fêtes, ils possédent un petit trésor et un reliquaire donné par Philippe de Savoisy, un calice avec sa coupe en or, très ancien , qui vient de Guillaume de Seignelay, évêque d'Auxerre au XIIIe siècle; les vases précieux de la chapelle du cardinal Mazarin, achetés par Colbert et remis aux chapelains. Trois des chapelles du château datent des XIIe et XIIIe siècle, celle de Sainte Anne fut dotée par Charles de Savoisy qui rebâtit le château. C'est suivant, Paradis page 395, un des plus beau marqués qu'on puisse voir, « plus pour la fréquence des tours (au nombre de 13) faites en ornement, que pour l'assiette.» On vient de le démolir pour bâtir un château à la moderne, qui sera le plus beau de l'Auxerrois et le plus avantageusement situé: on a conservé trois tours anciennes.

            Anciens barons de Seignelay, Bovo en 990, dont parle Glabert; son fils mort en 1030, et Guichard de Selenniaco, signèrent la chartre des privilèges pour Tonnerre, donnée par le comte Guy en 1114. D'Aimbert fonda son obit à Pontigny en 1207, Etienne choisit sa sépulture à l'abbaye des Isles en 1238. Jean rend hommage au comte d'Auxerre en 1316. En Gauthier de Seignelay s'éteignit, l'ancienne race des barons: elle a donné deux bons évêques au XIIIe siècle. Mannassés à Orléans, et Guillaume de Seignelay à Auxerre: celui-ci fonda les collégiales de Cosne et d'Appoigny, diocèse d'Auxerre. Il rebâtit l'église cathédrale; il fût transféré malgré lui sur le siège de Paris en 1217, et fut inhumé à Pontigny, abbaye du diocèse d'Auxerre, où ses ancêtres reposent en qualité de bienfaiteurs insignes.

            On voit pour seigneurs, Philippe de Montague en 1369, Philibert de Savoisy, grand chambellan de France, en 1386; il enrichit la chapelle de reliques, augmenter les revenus des chapelains, et voulut y être inhumé en 1401. Un de ses fils (omis par le Beuf) appelé Pierre de Savoisy, fut évêque du Mans, puis de Beauvais en 1398, mort en 1412, après avoir travaillé avec zèle à éteindre le schisme des deux papes (Gallia Christiana, tome 9, col. 756). Charles, son autre fils, grand trésorier de France, éprouva les effets du crédit énorme et de la vengeance de l'Université de Paris pour une querelle entre les écoliers et ses pages qu'il avait soutenu: il fut banni du royaume, excommunié publiquement, et son hôtel, dont on ne sauva que les galeries à cause des peintures, fut démoli en 1404. Il fut même obligé de fondés cinq chapelles à la nomination du recteur: sa maison ne fut rétablie que 12 ans après.

            Savoisy disgracié, arma cinq galères à ses dépens, fit des courses sur les côtes d'Afrique, et où il revint avec gloire et beaucoup d'argent; il fit bâtir, à son retour, par les sarrasins prisonniers, le château de Seignelay, et mourut en 1420. Marie sa fille, porta la terre de Coulanges la Vineuse à Claude de Chatellux, maréchal de France. Son fils, Philippe II vivait encore en 1477. Son petit fils Claude, marié à Louise de la Baulane, décéda sans enfants en 1523, Jean de la Rivière, en 1560, assista à la prise de possession de l'évêque Philippe de Lenoncourt.

            Du temps de la ligue, en 1588, la plupart des seigneurs des environs d'Auxerre demeurèrent fidèles au roi. (M. le Beuf les nomme, tome 2, page 406), savoir les seigneurs de Villefargeau, du Mont Saint Sulpice, de la Ferté Lonpière, de Saint Maurice de Bellembre, Escolives de Neuville-Sautour, de Tonnerre, de Coulanges la vineuse, de Seignelay; ce que l'on remarque à l'honneur des nobles royalistes des environs d'Auxerre.

            La baronnie de Seignelay fut partagée ensuite: Magdeleine de Savoie et François de la Rivière, son époux, eurent les deux tiers; Louis de Malain eut l'autre tiers avec Louis de Buz en 1598 (le Bœuf, tome 2, page 439) Henri de Vienne, commandant en Bourgogne, dont son fils et petit-fils ont joui. Marie Sophie Colbert, morte en 1741, le porta en dot à Charles-François de Montmorency-Luxembourg, duc de Pincy, maréchal de France, Aujourd'hui à M. le duc de Montmorency-Fosseuse, maréchal de camp.

            Les dépendances du marquisat et prairie sont le petit Monéteau en Bourgogne, à droite de la rivière d'Yonne en descendant, dépendant de la paroisse du grand Monéteau; de l'autre coté de la rivière et de la généralité de Paris, Villeneuve saint Salve, Beaumont, de la paroisse de Chemilly, qui avec Quane et Saint Cyr les Coulons tous en Bourgogne, forment le baillage seigneural ressortissant sûrement au Parlement de Paris, et pour les cas royaux à Villeneuve le Roi à sept lieues. Il y a plusieurs autres dépendances en Champagne, comme Chesay, Bonard, la Malmaison, Ormoy et Hauterive. Le seigneur est le premier des quatre barons du comté d'Auxerre; les trois autres sont le baron de Saint Bris, le baron de Courçon et le baron de Saint Cyr les Colons.

            Rainaud comte d'Auxerre, fils de Landry, fut tué à Seignelay, dans un combat livré au duc Robert en 1040.

            Seignelay députe aux Etats avec trois autres villes du comté. Il comprend 700 communiants. Une manufacture de serge appelée Londres, fameuse sous le grand Colbert qui l'avait établie mais tombée depuis. Chambre à filer établie par Colbert qui fit faire le chemin jusqu'à Auxerre. Comme il est très dégradé, les élus ont ordonné, par délibération du 9 décembre 1780 de le rétablir; et le seigneur s'est chargé de faire un pont sur le Serein qui passe au bas de Seignelay, pour de là aller à Brinon-l'Archevêque, et communiquer à la route de Noyers à Joigny.

            Quatre foires; marché le jeudi; un foulon, un moulin sur le Serein, vignes, blé, bois, châtaigniers.

            A deux lieues et demie d'Auxerre, deux de Brinon, une et demie de Pontigny, un quart d'Airy.

            L'attitude 47, 54', 24"; longitude 1, 15', 52"

 

 

Par Waast-Barthélémy HENRI

curé doyen DE QUARRE les TOMBES

 

 

Charles de SAVOISY, qui tenait de hautes charges à  la cour du roi CHARLES VI, eut en 1404 de graves démêlés avec l'université de PARIS à l'occasion d'une collision sanglante survenue entre ses pages et valets et les écoliers qui se rendaient en procession à une solennité de leur corporation. L'université avait réclamé une satisfaction, que l'orgueilleux seigneur refusa avec dédain. Sur les plaintes et les poursuites de ce corps, alors si puissant, le parlement rendit un arrêt portant, que la maison du sire de SAVOISY serait rasée ; qu'il paierait cent livres de rente pour la fondation d'une chapelle; qu'il donnerait cent livres aux blessés et mille à l'université et qu'il punirait ceux de ses gens qui étaient coupables. Et comme il refusa de se soumettre à l'arrêt, les sergents du parlement allèrent saisir trois de ces gens qui furent promenés et fustigés par les rues. Outré de cette humiliation, le fier baron quitta PARIS et la France et, ayant armé quatre galères, il alla sur les côtes méditerranée faire la guerre aux sarrasins.

 

Quelques années après il revînt avec de grandes richesses et un nombreux convoi de musulmans dont il établi dans sa terre de SEIGNELAY une colonie qu'il employa à la reconstruction de son château sur les vastes plans que nous venons d'indiquer et, qui lui était dicté par le pressentiment des graves événements qui se préparaient. Cette redoutable forteresse ne tarda pas, en effet, à jouer un grand rôle dans les guerres du XVième siècle.

 

Les SAVOISY tenaient pour dauphin, lorsque tout le reste du comté d'Auxerre se donnait aux Bourguignons et aux Anglais et seules de la contrée, leurs tours altières gardaient le drapeau de CHARLES VII pendant que les troupes de ce prince était rejetées au delà de la Loire. Plus tard quand LOUIS XI entra en guerre avec le duc CHARLES le TEMERAIRE, seul dans tout l'Auxerrois SEIGNELAY resta fidèle à sa cause, et un fils naturel de PHILIPPE II de SAVOISY, qui se rendit fameux sous le nom de bâtard de SEIGNELAY, tint constamment en échec, de cette forte position, les soldats du duc  et les seigneurs de la contrée.

 

Au siècle suivant, dans les guerres de religions, le château de SEIGNELAY rendit encore les mêmes services. Quant les protestants eurent pris AUXERRE et battaient pourtant la campagne, il n'y avait que le fort qui les tint en bride. Et ensuite lorsque tout le comté s'était déclaré pour la ligue, l'imprenable castel, resté fidèle à la cause du roi, bravait les incursions des ligueurs et fournissait un solide point d'appui aux troupes royales.

 

En 1660, COLBERT avant d'être contrôleur général des finances acheta la baronnerie  de SEIGNELAY, que des lettres patentes du roi érigèrent en marquisat. De cette époque date une vie nouvelle pour ce pays. Son nouveau seigneur y institue un bailliage dont le territoire embrasse vingt trois villages avec ressort immédiat au parlement de Paris. Il y crée un grenier à sel, un hôpital, une manufacture, de serges, de draps et de soieries, établissement qui y concentre une nombreuse population d'ouvriers et qui a subsisté avec des chances diverses jusqu'en 1789. Il s'efforce enfin d'y appeler, au détriment d'AUXERRE, toute la navigation de la haute Yonne, en fixant à MONETEAU le port d'embarquement des coches d'eau, injuste envahissement qui fut réparé après sa mort, survenue en 1783.

 

Le château de SEIGNELAY subit alors de notables transformations qui lui ôtent en partie sa physionomie féodale, pour l'approprier aux habitudes et aux besoins du temps. Des constructions nouvelles subsistent des bâtiments habitables aux massives courtines de défense et réduisent aux proportions d'un pavillon, le vieux donjon carré de la forteresse. C'est probablement à cette époque que les tours, auparavant crénelées, sont coiffées de ces pains de sucre recouvert d'ardoise, qui  succèdent presque partout aux plate formes découvertes.

 

Des murs enceignent un parc de deux lieues et demie de tour, et une large avenue de cent pieds ouvre sur la campagne une perspective à perte de vue. La magnificence à succédé à la force, non pourtant encore, selon le goût de LOUIS XIV, qui reçu dans cette antique demeure vers 1774, disait à son hôte que son château ressemblait à une prison. Mais dans la contrée on en jugeait autrement, car, pour caractériser les splendeurs des deux plus belles résidences quasi princières du pays, on disait :

 

"Le château de SEIGNELAY, les allées de TANLAY".

 

Après la mort du marquis de SEIGNELAY, fils du grand COLBERT, cette riche demeure reste jusqu'à 1790 dans sa descendance féminine entrée dans la famille MONTMORENCY. Le dernier duc paie son tribut au goût mesquin de son siècle en dénaturant encore davantage la grande physionomie de ce vénérable manoir. Il rase six des douze tours, et les remplace par des corps de logis dans le goût architectural du temps. Le vieux donjon carré est encore écrêté pour le rendre tout à fait méconnaissable. Au grand parc du XVIIème siècle il subsiste une plus petite enceinte de quatre arpents seulement, ou il distribue des charmilles, des bassins, des volières et des rocailles. C'est partout le joli à la place du grandiose. L'œuvre est à peine achevée que la révolution éclate et que le dernier des marquis de SEIGNELAY parti pour l'émigration, est dépouillé de tous ses biens, qui sont confisqués, mis en vente et dépecé.

 

La bande noire s'abat sur le château , elle arrache pour les vendre, les plombs, le fer, et les bois, les pierres vont à Joigny pour  construire une caserne, à Auxerre pour paver les routes, et dans tous les environs ou il y a des édifices à élever. Ce vandalisme ne dura pas moins de dix neuf ans à accomplir, commencé en 1798 il ne fut consommé qu'en 1817 et, dans mon enfance on voyait encore de plusieurs lieues à la ronde le squelette formidable de ces hautes tours massives, contre lesquelles s'acharnait la pioche des démolisseurs, après avoir dépouillé leurs revêtements en larges blocs de grés.

 

Il ne reste plus rien de la vieille forteresse des SAVOISY, toutefois le village qui s'abritait sous les murailles de ce puissant manoir a grandi et est devenu une petite ville par la protection des COLBERT et des MONTMORENCY. De l'industrie développée par le grand génie du grand ministre, peu de chose subsiste aujourd'hui ; mais passée entre les mains d'une multitude de propriétaires, les terres de ce grand domaine, auparavant peu productives, ont acquis par la petite culture une incalculable fécondité, la richesse est partout dans cette vallée plantureuse ou jadis on disait, dans le langage des sobriquets proverbiaux si usité en ce temps là, « les corbeaux de Seignelay  qui n'ont pas de pain dans leur may » cette dénomination du corbeaux semble une allusion à la tribu sarrasine que Charles de SAVOISY avait transportée dans sa baronnerie et comme un vague souvenir du sang africain qui coulait dans les veines des ancêtres de la population de Seignelay. 

 

 

Ce sont les annales de cette ville, où il est né que M. l'abbé HENRI a entrepris de retrouver. Il a voulu écrire l'histoire de son berceau. Noble et touchante pensée de vouloir connaître toutes les vicissitudes passées du sol  ou l'on a reçu le jour et d'arracher à la poudre des vieux manuscrits, pour l'enseignement de ces contemporains et de la postérité, le tableau des origines des épreuves et des gloires, des croyances et des mœurs de toutes les générations qui, avant eux, ont habité cette contrée. Il y a déjà vingt trois ans qu'il avait publié le premier volume, tout récemment il fait paraître le second « 1789-1848 » après avoir donné dans l'intervalle de savants travaux sur les abbayes de PONTIGNY et de ST GERMAIN d'AUXERRE .

A.  CHALLE (1856) 

 

 

BSSY, 1852, page 145

 

Extrait, des mémoires sur les derniers comtes d'Auxerre et de Tonnerre de la maison de Chalon (XIV siècle)

 

Fait d'armes de Gaucher de Seignelay

 

            Les Anglais qui avaient abandonné Auxerre, comme trop difficile à garder, après l'avoir démantelé auparavant, occupaient alors la plupart des forteresses du plat pays, Vermenton, Régennes, Ligny, la Motte – Champlay, avaient des garnisons qui faisaient des courses au loin, incendiaient les villages et emmenaient des bestiaux, des paysans. Ceux-ci, obligés de se cacher dans les bois y mouraient misérablement ou pouvaient à peine labourer leurs terres exposées chaque jour aux ravages de l'ennemi.

            Pendant ce temps là, le comte Jean III faisait bonne figure à la cour du roi Edouard, pour se distraire de sa longue captivité. Il avait à sa suite son cuisinier, son fauconnier, son armurier et plusieurs autres serviteurs, qui tour à tour allaient, de temps en temps, en France pour les affaires du comte, et surtout pour pourvoir à sa rançon.

             Le comte d'Auxerre, privé de ces défenseurs naturels, avait aussi perdu l'évêque Jean d'Auxois, mort de chagrin à la vue des désastres qui affligeaient son troupeau. Cependant ce pays n'était pas tout a fait abandonné : d'un côté, les communautés religieuses de la capitale du comté, les moines de Saint Germain surtout engagèrent leurs joyaux les plus précieux pour racheter la ville du pillage, et les habitants firent d'énormes sacrifices pour satisfaire à cette obligation, de l'autre côté, plusieurs seigneurs tenaient encore haut et ferme la bannière française. Gaucher de Seignelay notamment, secondé par Guillaume de Rouvray, Guillaume de Gilly, Etienne d'Arcy et d'autres chevaliers, défendaient vigoureusement, à la tête de gens d'armes, la forteresse de Seignelay, ce nid d'aigle, aujourd'hui détruit, d'où l'on dominait au loin les belles vallées du Serein et d'où l'on correspondait par signaux avec Joigny et Tonnerre.

            Gaucher de Seignelay, entouré d'ennemis à moins de deux lieues de distance, avait reçu dans son château les paysans des villages qui y retrayaient ; et pour ôter à l'ennemi les moyens de subsister, il avait fait enlever en même temps les grains et les bestiaux, les réservant pour ses besoins. Mais ceux des pauvres habitants qui étaient demeurés dans les villages, étaient souvent forcés, sous peine de la vie, de porter des provisions aux Anglais. Un jour que le sire de Seignelay était allé à la découverte, il rencontra des paysans qui se dirigeaient sur un fort ennemi. Il les arrête aussitôt, les emmène à Seignelay, les frappe d'une amende et leur défend de recommencer. Mais ces gens, poussés par l'appât du gain ou plutôt forcés par la crainte du danger, reprirent le chemin des châteaux anglais. Alors Gaucher les fit arrêter de nouveau et le fit battre de verges : malheureusement plusieurs en moururent. Ces événements étaient ordinaires pendant la guerre ; mais cependant celui-ci pouvait avoir des suites. Le sire de Seignelay obtient des lettres de rémission, de part le roi, pour être exempt de toutes poursuites.

 

Max. Quantin

 

 

 

Société des Sciences de l'Yonne 1886, PER 504 (41 I)

 

UNE EXCURSION dans les anciens registres de catholicité

(baptêmes, mariages et sépultures) des paroisses du département actuel de l'Yonne.

par Max QUANTIN

Séance du 18 avril 1886

VIII.- Gelées, Famines

 

            Parmi les événements qui affectent les campagnes, les gelées extraordinaires figurent naturellement au premier rang. Nous rapporterons seulement les plus marquantes

Seignelay. – en l'année 1709, il y eut un si cruel hiver qui commença le jour des Roys, que jamais il n'y en peut avoir un si long et si rude ; il se reprit à trois fois ; tous les arbres furent gelez, les noyers surtout et les vignes, de sorte qu'il n'y eut point de récolte que d'orge et d'avoine. la disette vint ensuite : on vendait le bichet de bled jusqu'à 20 et 22 livres* ; la pinte de vin 10 et 12 solz et davantage. Le bichet d'orge se vendait 7 à 8 francs. Le désastre fut universel. On trouvait à la campagne non-seulement des hommes morts de froid, mais encore les oiseaux et les bêtes fauves dans les grands bois. »

 

 

* Le bichet de froment de Seignelay, contenait 56 litres, ce qui aurait mis le prix de l'hectolitre à plus de 35 francs.

 



25/12/2009
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