Seignelay, son histoire

Seignelay, son histoire

Le Grenier à sel de Seignelay

Le grenier à sel

 

 

Les premiers greniers à sel, établis le 20 mars 1342, pour juger en première instance les contraventions aux ordonnances concernant la gabelle, droit d'impôt perçu de la vente du sel dans toutes les provinces qui dépendaient du domaine de la couronne. Tout le sel fabriqué dans chaque province devait être porté au grenier royal sous peine de confiscation. Le temps que le sel demeurait dans le grenier s'appelait gabelage. On donnait encore ce nom à la marque que les commis des greniers mettaient dans le sel pour en reconnaître la provenance. Un tarif réglait le prix de vente. Ce qui rendait surtout la gabelle odieuse, c'est que l'on forçait le peuple de renouveler tous les trois mois une provision de sel qu'on leur imposait.

 

Au XVIème siècle l'affermage de la gabelle se généralise. Les agents des greniers sont alors déchargés de leurs activités commerciales et fiscales. Ils se consacrent principalement à des fonctions de police et justice pour lesquelles sont créés des offices de lieutenants, procureurs, sergents, greffiers, et contrôleurs.

En plus des employés de la Ferme générale, les greniers à sel étaient gérés par des officiers:

  • un président,
  • un grenetier,
  • un contrôleur,
  • un procureur du roi,
  • un greffier.

 

Avant la Révolution de 1789, il y avait 250 greniers à sel dans les pays de grande gabelle et 147 dans les pays de petite gabelle. À côté des greniers il y eut, jusqu'en 1694, des « chambres à sel », simples lieux de vente dépourvus de juridiction, et de ce fait rattachés à un grenier voisin.

Les greniers à sel ont été supprimés en 1790, en même temps que la gabelle.

 

1661 - Correspondance de J. B. Colbert sollicitant l’établissement d’une chambre à sel à Seignelay

 

 « je vous ai aussi fait écrire qu’il fallait disposer un lieu dans mon bourg qui soit propre pour faire une chambre à sel, en attendant que j’en aie fait bâtir une … Monsieur Auber Commis Général des Gabelles de Bourgogne, doit aller bientôt à Seignelay pour en faire l’établissement ; il faut le bien recevoir ».

 

L’on peut supposer que cet établissement est devenu Grenier à sel, en 1668, lorsque Louis XIV érigea la baronnie en marquisat. Seignelay devint alors siège de bailliage avec ressort immédiat au parlement de Paris. Le grenier à sel était établi où se trouve aujourd’hui l’Hôtel du Grand-Cerf.

 

Extrait Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1910.

Communes faisant parties du ressort du grenier à sel de Seignelay (1) (Liste dressée d’après le dossier des Archives de l’Yonne L. 395) :

Appoigny, Bassou, Beaumont, Beine, Bligny-en-Othe, Bonnard, Bouilly, Brienon-l’Archevêque, la Chapelle-Vaupelteigne, Charmoy, Chemilly-près-Seignelay, Cheny, Chichery, Chichy, Gurgy, Hauterive, Héry, Lignorelles, Ligny-le-Châtel, Maligny, Monéteau, Montigny-le-Roi, le Mont-Saint-Sulpice, Ormoy, Poinchy, Pontigny, Rebourseaux, Rouvray, Seignelay, Venouse, Venoy, Villemer, Villeneuve-saint-Salve, Villy.

 

(1) Le grenier à sel de Seignelay fut créé par les démembrements des greniers voisins : 6 paroisses furent enlevées au grenier de Joigny, 7 à celui de Saint-Florentin, 18 à celui d’Auxerre (Beaumont, Rebourseaux et Rouvray n’étaient que des succursales = chambres à sel).

 

Emplacement du grenier à sel au XVIIème siècle

 

Hôtel du Grand Cerf .jpg

 

Carte des Gamelles en 1790 (Seignelay = grandes gabelles)

 

Carte-des-gabelles.jpg



17/08/2019
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