Seignelay, son histoire

Seignelay, son histoire

Philippe et Charles de SAVOISY, la Châtellenie de Seignelay: Seignelay,les Usages, Bassou, Hauterive, Beine, Poinchy, Cheny, Ormoy, Bouilly, Poilly sur Serein

Extraits "Deux Bourguignons au service du roi de France"

Thése présentée à l'école des Chartres par

Henri Forestier

                       La Châtellenie de Seignelay sous Philippe et Charles de Savoisy

 

1er L'Acquisition de Seignelay

 

 

            C'est le 9 mars 1373, que Philippe de Savoisy, seigneur de Courdaoul, fit acquisition du château et de la seigneurie de Seignelay. Situé dans le comté d'Auxerre, à trois lieues de cette ville, Seignelay relevait alors du roi, depuis 1371 comté d'Auxerre.

             Peut-être faut-il voir encore une autre cause de l'installation de Philippe à Seignelay, dans ce fait que Bourguignon d'origine, il cherchait en vieillissant à faire retour à sa province natale, où peut-être il avait encore des intérêts. A Seignelay, il se trouvait en Bourgogne, non loin d'Eudes, son frère, capitaine de St Florentin, relativement proche des lieux mêmes de son origine, et surtout il n'était guère qu'à deux jours de Paris ou de Melun.

            Quelle fut donc l'occasion de sa venue à Seignelay ?. C'est qu'avant la vente même, un quart de Seignelay et dépendances appartenait déjà à Philippe et à sa femme "a certainne cause" . L'acte de vente fort détaillé par ailleurs, ne nous apprend rien de plus à ce propos.

            La question est difficile à éclaicir, car l'histoire de la succession de Seignelay, du dernier seigneur de ce nom à l'avénement des Savoisy est fort obscure. La race des seigneurs du nom de Seignelay semble s'éteindre avec Gaucher. Gaucher vivait en 1339; en 1343, il était marié à Isabelle de Joinville, fille d'Erard de Joinville; il vivait encore en 1348.

            Une Isabelle de Seignelay (fille des précédents ?) épouse Hugues de Montaigu, seigneur de Couches, dont elle a un fils Alexandre, abbé de Flavigny en 1361. Hugues est mort en 1375. On trouve à cette date un acte approuvé par sa fille et héritière, Philiberte, dame de Cheny et de Beaumont.

            Or, c'est par le décès (avant 1373) de Marguerite "jadiz dame de Saillegnay, femme de monseigneur Philebert de Montagu, sire de Saint Pereuse" que Seignelay et appartenances reviennent par quarts:

 

            1°) A Jehan de Villebeon, chevalier, cousin germain de la défunte.

            2°) A Marguerite, sœur de Jehan.

            3°) A Isabeau, sœur du même, épouse de Jehan de Hautefeuille.

            4°) Philippe de Savoisy et Marie de Duisy, sa femme possédaient-ils la quatrième partie au même titre ?. Pour répondre à cette question, il nous faudrait savoir quelle était cette Marguerite, femme de Philibert de Montaigu, morte avant 1373. Nous ne la connaîssons pas certainement, mais il est fort probable, qu'elle fut fille de Gaucher de Seignelay et sœur d'Isabelle, femme de Hugues de Montaigu. De qui tiendrait-elle donc Seignelay, autrement ?.

            Or, on trouve en 1383, une Marie, dame en partie de Lézinnes qui s'intitule à la même date dame de Seignelay. Ce titre ne peut être qu'honorifique, car il est évident qu'à cette date Seignelay appartenait à Phillippe de Savoisy depuis dix ans. Marie cependant ne pouvait s'intituler ainsi sans raison et son titre doit au moins rappeler ses origines et d'anciens droits effectifs sur Seignelay; de qui tiendrait-elle son nom si ce n'est du dernier mâle qui ait porté le nom de Seignelay : Gaucher; de qui a t-elle pu recevoir des droits sur Seignelay, sinon du même Gaucher ou de Marguerite, femme de Philibert, en qui il nous faudrait reconnaître sa sœur.

            Si donc, Marie, contemporaine de Jehan de Villebeon et de Philippe de Savoisy, a eu des droits sur Seignelay, et il faut bien l'admettre; puisque, d'autre part Philippe de Savoisy devient dès 1373 unique seigneur de Seignelay, il faut bien qu'on convienne que Marie s'est dépouillée des droits qu'elle avait sur Seignelay et qu'elle s'en est dépouillée au profit de Philippe de Savoisy. Est-ce par achat, est-ce par échange que la chose s'est faite : nous ne saurions le dire, mais ce n'est certainement point par succession.

            Depuis la mort de Marguerite, dame de Seignelay, Marguerite sœur de Jehan de Villebeon, héritière d'un quart de la succession, comme nous l'avons vu, était décédée. Sa part échut à son frère, qui se trouva maître ainsi de la moitié de Seignelay et appartenances. C'est donc avec Jehan de Villebeon et Jehan de Hautefeuille seulement, que Philippe de Savoisy eût à traiter.

            Jehan de Hautefeuille et Isabeau, sa femme abandonnèrent tous leurs droits contre cession de la terre d'Ormeau et de Rigny. Jehan de Villebeon céda sa part pour la somme de 3000 livres tournois qu'il reçut "en trois mil frans d'or du coing du roy, bien comptez et bien nombrez", et sa femme, madame Guie de Flavigny ratifiait la vente qu'elle avait consentie, par acte du dimanche 28 août 1373.

            Philippe de Savoisy se trouvait donc dès lors le maître d'une seigneurie dont nous savons qu'un siècle après elle valait environ de revenu annuel 120 livres tournois.

            En 1373, la seigneurie de Seignelay comprenait : Seignelay, château, ville et châtellenie relevant du roi à cause du comté d'Auxerre; Bassou, relevant de Seignelay; Rebourceaux, relevant du roi et de Ligny le Châtel, à cause du comté de Tonnerre; en outre, des terres et possessions à St Florentin et Bruncheso, relevant du seigneur de St Florentin; à Beine, La Chapelle de Poinchy, relevant de Maligny; à Hauterive, relevant pour une part de l'abbaye de St Germain d'Auxerre et pour l'autre part, "avec ce qui est au mont Saint Soupplis", du comté de Joigny; à Turny et Boloy relevant de Venizy; à Cheny et Ormoy relevant "de tel seigneur comme il peuent mouvoir", à Lainsec relevant de Donzy le pré; à Sainte Pallaye relevant de Bazarnes; "la chace de Brusante" relevant de l'évêque d'Auxerre et le bois de "Coste salée" relevant de St Maurice Thizouaille.

            Outre les terres déjà nommées, Philippe possédait encore dans les limites actuelles du département de l'Yonne, Egleny, Jaulges, Malay-le Roy et Theil, Bouilly et Poilly .

            Charles de Savoisy devait lui succéder dans ces possessions auxquelles il ajouterait Coulanges et le Val de Mercy.

 

                                         2ème Seignelay, maladrerie, château, chapelles.

 

 

            De nouvelles faveurs royales signalent l'installation de Philippe de Savoisy à Seignelay : des lettres royaux du 7 février 1375 n. st., nous apprennent que depuis longtemps déjà les prédécesseurs du roi, comtes d'Auxerre et les seigneurs de Seignelay, prédécesseurs de Philippe se disputent la garde d'une foire qui a lieu chaque année à Seignelay, le jour de la nativité Notre-Dame (8 septembre) au lieu dit "le pré". Or "le pré" est situé dans les appartenances de la maladrerie de Seignelay. Considérant que "le don et la maistrise et l'institucion du maistre de la maladrerie" appartiennent à Philippe de Savoisy, le roi, en égard aux bons services de Philippe renonce aux prétentions de ses prédécesseurs et met fin au procès entre son procureur et Philippe de Savoisy devant le bailli d'Auxerre.

            Nous apprenons ainsi que l'existence de la maladrerie de Seignelay remonte au moins au XIVe siècle. Il y existait une chapelle dédiée à St Jean l'Evangéliste dont la collation appartenait de plein droit à l'évêque.

            C'est à peine si nous osons parler du château de Seignelay : il n'en demeure qu'une tour assez naïvement restaurée et quelques 135 mètres praticables d'une galerie souterraine, qui devait relier, semble-t-il, les tours entre-elles. Détruit dans les premières années du XIXe siècle, le château avait été transformé sous Colbert et sous les Montmorency; tout ce qu'on sait aujourd'hui sur ce château semble tenir beaucoup plus de la légende que de l'Histoire.

            Continuant ses faveurs au nouveau seigneur de Seignelay, Charles V, par lettres de mars 1374 n. st., dote une chapelle que Philippe de Savoisy et sa femme viennent d'élever au château de Seignelay en l'honneur de la Vierge, de soixante livres parisis de rente annuelle et perpétuelle, (rente baillée sans fief, et sans justice).

            Le 15 juin 1382, Philippe de Savoisy accorde aux chapelains une rente annuelle de 60 livres tournois. Par acte du 29 avril 1397 passé par-devant Jean Rochais et Jean Hune, notaires au Châtelet, Philippe de Savoisy qui a augmenté la première fondation de la chapelle qui n'était que de trois chapelains, d'un nouveau chapelain et d'un clerc, confirme la première fondation et accroît les revenus des chapelains, qui ont été diminués du fait des guerres.

            C'est dans la chapelle de Seignelay que Marie Duisy, femme de Philippe de Savoisy demande à être inhumée dans son testament. Son mari fut sans doute enterré au même lieu. C'est là que reposait également Charles de Savoisy; Yolande de Rodemach son épouse demanda à partager le même tombeau.

 

3ème Liste de quelques fonctionnaires

laïcs et ecclésiastiques de la ville et du château de Seignelay.

 

 

Château :

 

Capitaine :                   1382, Jehan de Bourron.

                                    1420, Jehan Mangin.

 

Receveur :                   1420, Pierre Royne.

 

Trésorier :                    1420, Guillaume de Villiers les Hauts.

 

Dépensier : 1420 :         Henri Cher de Beuf.

 

Philippon Deschamps est dit en 1398, bailli de Philippe de Savoisy; Jehan Haquet et noble homme, Robert de Chantaloc sont dits en 1420, serviteurs de feu Charles de Savoisy.

 

Curés de la ville :

 

1398 :                          Nichole Fourquant.

1417 :                          Ibid.

1420 :                          Jehemin, notaire en cour laie, et Guy Thenin.

XVe siècle                  Jehan Carpe curé de la ville et premier chapelain de la chapelle Notre Dame fondée au château de Seignelay.

 

Prêtres et chapelains :

 

1370 :                          J. Simosin, prêtre.

1370 :                          J. Cadot, prêtre.

XVe siècle                   J. de Hongres, premier chapelain.

                                    Estienne Moncel, deuxième chapelain.

 

Prévôté :

 

Prévôt :                        1420, Germain de Sinsot.

Garde scel :                 1370, Nich. Fourquant.

Tabellion juré :             1370, Milot Thenin, clerc.

Tabellion juré :             1405, Perre Villemer, clerc.

 

                                   Jehan Roseau est fermier de la léproserie en 1420.

 

                                              4ème Les Usages d'Héry et de Seignelay.

 

 

            Il faut entendre par les "usages d'Héry et de Seignelay" des bois et prairies situés entre les deux villes et indivis entre elles. Depuis le début du XIIIe siècle au moins, le couvent de St Germain d'Auxerre, seigneur d'Héry et les habitants de cette ville ont disputé la libre jouissance de ces usages aux seigneurs et aux habitants de Seignelay. On trouve en effet, dès 1228 un "traité d'accompagnement" conclu par les religieux de St Germain avec le seigneur de Seignelay et Jehan son frère, afin de terminer amicalement les différents qui divisent les deux parties.

            Mais il existait entre l'abbaye de St Germain et les seigneurs de Seignelay bien d'autres causes de conflit et l'exécution même du traité pouvait en faire surgir à chaque instant.

            En 1396 au moins, l'entente était rompue :

 

            1°) Les Religieux exigent de Philippe de Savoisy hommage et serment de fidélité "pour cause de l'accompagnement de certains bois".

 

            2°) Ils exigent l'hommage de plusieurs vassaux du seigneur de Seignelay, pour tenir certains bois contenus au traité d'accompagnement ou autres choses contenues au même traité : "c'est assavoir", - "de la moitié des bois de Montagu, de Malevaux et des forest de Villeneuve Saint sale, qui sont de present par indevis entre les diz religieux et la dame de Pacy". - "des tierces d'Hauterive", qui de present sont par indevis "aux diz Religieux et aux enffens d'Auglu[se]". - "la justice, cens, coustumes et tierces du Mont Saint Supplix, qui sont de present indevis aux diz Religieux, seigneur de Seillenay et les enffens de Montjeu" - "la justice des cens et des coustumes et tierces de la ville d'Ormoy, qui sont de present, par indevis aux diz Religieux, à madame d'Angluse et ce qui fut aux enffens Geuffroy de Pigny". - "le bois de Seau qui de present, est par indevis aux diz Religieux et a la damoiselle de Marmeaulx".

 

            3°) Les Religieux prétendent avoir seuls toute la justice des usages d'Héry.

 

            Philippe prétendait au contraire que s'il était tenu de rendre hommage, les dessus dits ne le devaient pas faire, "pour ce que ce seroit en diminuant son fié, que les dessus diz tiennent de lui". Il réclamait "es diz usaiges", la moitié de la justice, opposant au manque de titres une jouissance longue et sans trouble. Il demandait droit d'usage sans limites pour lui et les habitants de Seignelay "es diz usaiges" et "ainsi la peschierie en la riviere de Senain jusques à la riviere de Romoy (?) commençant au pont de Hauterise".

            On passa des lettres de compromis le 1er août 1396; des enquêteurs et des arbitres étaient nommés pour résoudre le différent. Le terme de l'enquête doit être deux fois repoussé; les arbitres rendirent leur décision seulement le 16 août 1397.

            Philippe devrait consentir à faire hommage à St Germain, ainsi que tous ceux qui étaient de part dans l'accompagnement. La haute justice des usages d'Héry était donnée aux seuls Religieux; la justice basse et moyenne appartiendrait par moitié aux Religieux et au seigneur de Seignelay, qui auraient chacun un ou deux forestiers et sergents "pour la garde d'iceulx bois et usaiges", et partageraient les amendes; la jouissance des usages et la pêche demandées étaient accordées en des limites déterminées au seigneur et aux habitants de Seignelay.

            Philippe prêta hommage à l'abbé de St Germain d'Auxerre, le dimanche de Quasimodo, 14 avril 1398.

            Les arbitres tranchaient également un autre point litigieux entre les Religieux et Philippe de Savoisy : savoir si les hommes des Religieux nés à Bleigny qui viendraient demeurer à Beine sous la justice du seigneur de Seignelay continueraient à payer aux Religieux une redevance "appelée queste"; si la mainmorte des hommes se trouvant dans les conditions que nous venons de dire continuerait à appartenir aux Religieux. La sentence était favorable aux Religieux et mettait Philippe de Savoisy en demeure de restituer les "questes et escheoites de mainmorte" qu'il avait pu indûment percevoir. Quant aux enfants nés d'hommes ou femmes des Religieux mariés à des hommes ou femmes du seigneur de Seignelay, ils seraient tantôt aux uns tantôt à l'autre "pour telle part et porcion, comme chascun pourra regarder".

            Nous signalons, pour mémoire seulement - n'en sachant point l'issue - un autre procès survenu entre les Religieux de St Germain et Philippe de Savoisy. En mai 1381, des lettres royaux autorisaient les Religieux de St Germain à fortifier la maison qu'ils avaient à Héry. Ils en sont empêchés le 28 septembre 1381 par lettres de Jehan de Savigny, lieutenant du bailli de Sens, impétrées par Philippe de Savoisy malgré l'intervention du roi, l'accord n'a pu être conclu entre les parties. Aussi, sur ordre du roi, Jehan Maulduit, lieutenant du bailli de Sens et d'Auxerre, assigne t-il les parties, par lettres du 6 novembre 1382, à comparaître aux jours du bailliage de Sens du prochain parlement. En janvier 1387 rien n'était encore conclu, Philippe de Savoisy n'ayant pu comparaître, "empesché pour le service de monseigneur le duc de Berry" et les religieux se plaignaient que "leur matiere de leur edifice chet tous les jours".

 

5ème Bassou.

 

 

            Philippe reçoit dénombrement de Guiot de Sauvigny, écuyer, pour ce que Guiot tient mouvant de la seigneurie de Bassou, à lui échu à cause de Jeanne sa femme, fille de Jean Le Verrat, écuyer, par les décès du dit Jean et de Guiot son frère .

            Le 15 juin 1390, Philippe renonça en faveur des chapelains de la chapelle de Seignelay aux revenus de la coutume qu'il avait au "pertuis de basso" (qu'il avait acquise de Guillaume Paillart, demeurant à Auxerre) et aux 100 sous tournois de rente qu'il avait annuellement sur la rivière de l'Yonne "qui est a Guyot de Sauvigny, à cause de sa femme, fille de feu Pierre de Ciez".

  

 

6ème Hauterive.

 

 

            Le mardi après Pâques (donc le 8 avril) 1393, Jean de Haulterive, écuyer et Jeanne de Chauresson sa femme constituent une rente de sept livres tournois en faveur de Philippe de Savoisy. La rente est assignée sur toute la terre de Regnaud Chappon, écuyer, a lui échue par la mort de Guiot de Fontenay, écuyer, située tant à Fontenay qu'ailleurs. La rente se perçoit à deux termes : 70 sous tournois à la nativité de St Jean Baptiste (24 juin), 70 sous tournois à la Chandeleur (2 février).

            Par lettres du 1er août 1398, Charles de Savoisy fils et héritier de Philippe renonce à la rente sus dite en faveur de la chapelle de Seignelay. Enfin, par lettres du 27 mars 1417 n. st., Charles de Savoisy déclare qu'ayant fait mettre en sa main "pour deffault de homme et de devoir d'ommaige non fait" toute la terre et les revenus de feu Regnault Chappon, écuyer, terre située "es finaiges et justices dudit Saillenay et Haulterive" et fief relevant de Seignelay, il cède toute cette terre aux chapelains de Seignelay, qui percevaient sur elle jusqu'à ce jour la somme de 8 livres, 10 sous tournois.

            Yolande de Rodemach, femme de Charles de Savoisy, légua en 1420 par son testament, à Agnés, sa chambrière, une maison et héritages que lui abandonné un certain Colin de Chavancy.

 

7ème Beine, Poinchy, La Chapelle.

 

 

            Philippe de Savoisy tenait en fief du château de Maligny, à cause de sa terre de Beine : la place de deux anciens pressoirs et un moulin nouvellement édifié à Beine; les tailles perçues sur ses hommes de morte main à Beine, Poinchy et la Chapelle; les deux parts de la justice haute, moyenne et basse de la ville de Beine et appartenances, soit un revenu annuel de 30 livres tournois; le tiers de la justice à Poinchy et la Chapelle; deux parts des tierces et des corvées de Beine; la tierce part du four, la maison et pressoir de la Chapelle.

 

 

8ème Cheny et Ormoy.

 

 

            Pierre de Grancey, écuyer, seigneur de Cheny et Ormoy, partageait les tailles d'Ormoy avec les seigneurs de St Germain d'Auxerre, de Seignelay, d'Angluse, de Migennes et de Cheny. Ces tailles lui fournissaient personnellement un revenu de 6 livres tournois.

  

 

9ème Bouilly.

 

 

            Un accord du 2 mars 1397 nous apprend que Philippe de Savoisy percevait annuellement une taille sur ses hommes de Bouilly. Un certain Jehan Taupin, dit Fauconnier, sujet et justiciable de Philippe avait toujours payé cette taille, quand le procureur du duc de Bourgogne, s'avisant de ce que Taupin était bourgeois du duc de Bourgogne "de jurée de sa terre d'Isles", voulut lui faire payer la jurée. Taupin refusa. Assigné devant le bailli du duc, il répondit "qu'il ne lui chaloit auquel il feüst homme ou au dit monseigneur le duc ou au dit monseigneur Philippes". Le bailli conclut en faveur du duc de Bourgogne. Mais Jean de Way procureur de Philippe de Savoisy en appelle au Parlemennt. Barthelemi Destorbes procureur du duc relève l'appel, disant : "que le dit Taupin estoit yssus d'omme espese ou aulbain et surveneü en la chastellerie dudit Ysles et que ledit Taupin estoit bigames, et que par ce et par les coustumes et usaiges de la dicte chastellerie d'ysles de la quelle la dicte terre de Bouilly estoit tenue en fyé et en ressort, le dit Taupin estoit et devoit estre bourgeois" du duc, son sujet et justiciable et tenu de payer la jurée. Finalement les parties font accord.

 

                                                                        10ème Poilly sur Serein.

 

 

            Le mardi après l'apparition de N. S. (27 mars) 1380, Philippe de Savoisy achète à Jehan du Cloux, écuyer, la quarte partie par indivis du moulin de Poilly.

            Un dénombrement baillé le 25 juillet par Charles de Savoisy, l'an 1402, nous renseigne exactement sur ce que possédaient les Savoisy à Poilly :

 

            1°) la moitié de la justice grande, moyenne et petite dans tout le finage de Poilly patant par indivis avec le comte de Joigny.

 

            2°) le quart de la taille abonnée à la somme de 60 livres tournois.

 

            3°) le four et le moulin banal de Poilly amodiés chaque année, le four : 9 livres tournois, le moulin : 120 bichets de blé (un tiers froment et deux tiers d'orge).

 

            4°) la moitié de la rivière de Poilly par indivis avec Jehannette La Bruguette.

 

            5°) Cinq sous de cens sur un quartier de vigne, dit "le quartier Bernadot, au lieu dit le Vaul du pois, tenant à l'eritage de la dite Bruguote".

 

            6°) "six deniers de censive sur ung desert appelé la Vigne Blanche, seant ou Vaul de Noyers, tenant a l'héritage Lorent Le Bossuet".

 

            7°) deux sous, six deniers de cens sur une vigne située au lieu dit Talemont.

 

            8°) douze deniers de cens "d'une piece de desert assis au finage de Sainte-Vertus ou lieu dit : dairiez la lame Sainte Euribe".

 

            9°) huit pintes d'huile et deux sous de rente assis sur la moitié du "Vaul Bere".

 

            10°) un quartier de pré au lieu dit : "le Mort".

 

            11°) un arpent de pré au lieu dit "au Rup"; au même lieu, deux autres quartiers de pré : ces prés sont amodiés 25 sous par an.

 

            12°) douze journaux de terre au lieu dit "la lame de Poilli"; une autre pièce au lieu dit "le lierche Coutoy"; 2 journaux et demi, tenant à Jehan de Mere; un demi journal assis "es ouches" "Colot"; un demi journal assis : "au Poncerot"; six journaux assis "au Perburin"; un journal en la "Varenne" tenant au pré "Coles Maron"; un autre journal au dit lieu; trois journaux appelés : "la lame aux Bourgoingnons", tenant à la terre des religieuses de Lézinnes; un demi journal derrière le "closeaul" tenant à Robert d'Armalier; quatre journaux à "la golotte"; un journal seant es "fouldres tenant aux dictes religieuses", un journal tenant en la rue de "La Laisse"; quatre journaux en "la Queneumine"; deux journaux derrière le moulin de Poilly; deux journaux au-dessus des vignes de "la Rabes"; trois journaux au-dessus de la "garenne tenant à la voye de Chablies"; trois journaux situés au-dessus de la tour de Poilly et six autres journaux : ces terres sont amodiées chaque année 30 bichets de blé "par tris froment, seigle et avoine".

 

            13°) le bois de "la Roiche" (40 arpents); "les trois pars d'une pièce de bois assises broces du dit Poilli, contenant environ soixante arpens partans par indivis avec la dicte Brugnote"; les trois quart d'un autre bois appelé "les petiz coings" contenant 40 arpents (le dernier quart est à La Brugnote); le bois des "grans coings" : tous ces bois sont vendus de 30 ans en 30 ans, à raison de 4 sous tournois l'arpent.

 



01/10/2011
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